jeudi, décembre 28, 2006

Trop de blog tue le blog !

Sans doute que beaucoup d'entre vous l'on remarqué, pendant ces derniers temps, la blogosphère tunisienne s'est tellement agrandie qu'il est devenu difficile de s'y retrouver, d'avoir des points de repères. On a vu les "grands" bloggeurs historiques partir ou se faire plus discret (ce qui n'est pas une mauvaise chose tant on avait l'impression que tout tournait autour d'eux) et on a vu plein de petits nouveaux bloggeurs envahir les agrégateurs avec des messages pas toujours très intéressants. En réalité, on assiste à une popularisation du blog synonyme en Tunisie de dégradation et de paupérisation intellectuelle.
Avoir la parole c'est bien, et c'est un droit absolu. Savoir utiliser ce droit c'est encore mieux.
Beaucoup de personnes lisent des blogs, peu commentent en réalité ce qui est écrit et ca c'est dommage. A côté des notes non commentables car trop lamentables ou stériles; il y a de vraies perles qui passent inaperçues dans cet océan de débilité. C'est ce que je trouve le plus dommage.
Le système de vote de tn-blogs censé donner une idée sur la qualité des notes est un système pour le moins subjectif : Copinages, complaisances, buzz sans réel intérêt...
La blogosphère se transforme peu à peu en un lieu vide de sens et déconnecté du sens réel du blog, de l'essence qui a fait, qu'au début les gens écrivaient. A la place, on voit apparaitre des blogs de mimétisme, comme une sorte de phénomène de mode, où écrire serait à la mode, pour faire comme tout le monde, pour être dans le coup cybernétiquement parlant.
Ceci est affligeant et triste.

Le sport, nouvel "Opium du Peuple"

Le spectacle du sport, en ces temps de néo-obscurantisme, redevient un « opium du peuple ». Il permet de défouler l’agressivité contenue, intériorisée ; il se donne comme une sorte de substitut à la guerre. Par d’autres moyens certes, mais il est la métaphore de la guerre, de l’affrontement, de la violence.
La médiatisation du sport favorise sa politisation. On a pu voir l’exploitation politique que le fascisme italien a faite du football. Dans les années 20, on a construit en Italie de grands stades, organisé un Championnat du monde de football, élaboré la mise en scène des matchs, exploité au maximum les victoires de l’équipe nationale présentée comme un authentique substitut de la nation elle-même et incarnant ses principales qualités. C’est ainsi que Mussolini a intégré l’organisation du sport dans un discourt politique repris très vite par Hitler et les Nazis pour déboucher sur l’organisation des jeux olympique de Berlin en 1936.
Autre exemple : celui des états communistes et l’excessive importance accordée par ces régimes aux victoires sportives, en particulier dans les compétitions internationales. Sport et manipulation des masses, sont au XXème siècle intimement liés.
[…] Le premier geste du champion, dès qu’il a franchi la ligne d’arrivée, consiste désormais à se précipiter vers son drapeau national pour littéralement s’y draper. Cela devient un rituel, une norme. Il n’y a plus un seul champion qui ne coure vers le drapeau pour faire un tour d’honneur, sanglé dans les couleurs nationales.
L’association Télévision- Sport-Nationalisme conjugue les trois principaux phénomènes de masse contemporains trois fascinations centrales. Cela en soit, constitue un fait majeur de notre temps, et une composante irrationnelle de la dureté sociale de notre époque.

Ignacio Ramonet - Géopolitique du Chaos.

lundi, décembre 25, 2006

L'ATI : problèmes de mailing à l'échelle nationale

Tout le monde savait depuis longtemps que l'ATI est la source de la mauvaise qualité du service internet, de la censure et de .... mais elle vient d'ajouter un nouveau titre à son palmarès : celui du plus mauvais service d'e-mailing ! Lisez plutot ceci :

"Jusqu’à dimanche 24 décembre 2006, d’énormes problèmes de mails persistent, alors que l’ATI qui gère cet énorme flux de messages électroniques, sortant et entrant, ne dit pas mot et se mure dans un silence qui, s’il n’est pas suspect, n’en est pas moins inexplicable !

Le mail est pourtant devenu un outil indispensable de fonctionnement de toute entreprise moderne. Imaginez, pour faire la comparaison, que la poste se «mette en grève », ou que, pire, les postiers se mettent à jeter les lettres et les courriers à la poubelle ou oublient de les faire arriver à votre boîte postale !

Certaines entreprises ont perdu des marchés, suite à la déperdition de leur mail de participation à un appel d’offre international, d’autres, comme cette compagnie aérienne, ont faillit faire décoller un avion pour ramener un groupe d’un pays nordique, alors que le client affréteur de l’avion avait déjà décommandé…par mail, mais il n’est jamais arrivé. On ne parlera pas des longues conversations et du temps perdu entre un client qui envoi un bon de commande et un prestataire de service qui lui jure ses grands Dieux qu’il n’a rien reçu !

A l’ATI, les services techniques ne nient pas qu’il y ait ce genre de problème et vous renvoient à un responsable qui reste injoignable et l’on peut donc avoir aucune réponse valable !

Des sources en dehors de l’ATI évoquent des problèmes liés à un anti-spam récemment acquis par l’agence et qui aurait causé tous ces dégâts, financiers surtout pour les entreprises tunisiennes. La vérité, on ne l’a pas encore !"

(Source : le portail Africanmanager.com, consulté le 24 décembre 2006 à 22h10)
Lien : http://www.africanmanager.com/site_fr/detail_article.php?art_id=112556

dimanche, décembre 24, 2006

Note blanche

Beirut - Goulag Orkestar

Non! Rien à voir avec la ville de Beirout, rien à voir avec les goulags de sibérie, rien non plus à voir avec des orchestres symphoniques. Goulag Orkestar est le titre, pour le moins original, d'un jeune goupe de musique alternative (je ne sais pas trop si c'est le cas, mais appelons les ainsi) qui s'articule autour du jeune garçon sur la photo, Zach.
Il n'a que 19 ans et pourtant sa musique est d'une beauté et d'une profondeur rarement atteinte. Comme quoi les teenagers n'écoutent pas que Britney Spears (désolé pour l'insultant cliché).
L'album, entre influances balcaniques et d'europe orientale est un mélange hétéroclite de genres musicaux dont le résultat est pour le moins étonnant de maturité et de maîtrise.
Vous pourrez trouvez le disque à la Fnac ou sur les réseaux pear to pear (parfois c'est le seul moyen en Tunisie de trouver de la bonne musique).

Infinités noctures

Un petit verre de bon porto à la main, la tête déjà tournoyante, j'essaye d'écrire ; exercice difficile quand on n'a pas écris depuis longtemps. Quand on se convainc sois même, et que les autres y participent, de la vacuité même de notre écriture. Un ami m'a dit un jour : Ton blog est théâtral, faux et je ne sais plus quoi.
J'avais du mal à entendre cela, mais il avait raison. Rien n'a d'importance, rien n'est important pour toi lecteur, rien n'est plus important pour moi non plus; nudiste de mon âme, prostitué intellectuel, je m'efforce de me rendre beau, de paraitre intelligent, d'être cohérent et de me donner une image.
A quoi cela sert-il d'écrire ?
Je regarde le piteux amoncellement de plastique ruiné et puant le PVC qui nous sert d'arbre de noël improvisé. Je me rappelle les jours, où, enfant, je jouais avec les autres autour de ce même arbre. Où sont-ils partis ? Que sont-ils devenus ? En Anglettre ou en Hollande, se rappellent-ils encore de moi ? En regardant la photo de classe se rappellent-il le petit garçon qui était différent ?
Maintenir la différence. Voila qui est essentiel, fondamental.
L'arbre. Des guirlandes poisseuses, défraichies, suspendues à la hâte en souvenir d’une ambiance perdue.
Encore un coup de Porto, c'est si bon.
Je me rappelle une marche, le soleil, la lumière. L'infini ; l'infini si profond devant nous, l'infini si proche. La mer, la mer si bleue, si profonde. Le son des vagues ; les vagues invisibles qui, sur le rivage se cassent et rythment les doux mots des amoureux. Les regards ; les regards échangés, volés, tués. Les mots ; les mots doux, rares, justes. Les pas ; les pas lents, délicats, rythmés. La lueur orangeâte du couchant, le couchant mélancolique et envoutant.
Encore un coup, c'est bon.
Les hivers, les mois de décembre, je les ai toujours aimés. Mon anniversaire, Saint Nicolas, le père Noël, la nouvelle année que j'ai toujours fêté en famille. Le froid, le son de la pluie quand je suis dans mon lit. Ah que j'aime cela !
Les chansons de décembre qui ont bercé mon enfance.
Où est le porto ?
Salzamen a des tentations meurtrières vis à vis de son doudou rouge. Moi j'aimerais tuer le temps, le découper en morceaux, apprécier chaque instant qui le compose, le diluer, le fermenter pour en relever la saveur. J'aimerais me délecter du suc du temps, de chaque instant que je crée, que je vis, que je conçois. J'aimerais être le temps. Qu'il soit infini, terriblement lent dans l'extase et la souffrance. Qu'il soit eternel. Qu'il ne finisse jamais.
La bouteille, elle, est presque finie.
Laissons nous bercer par la douceur des jours, laissons passer le temps, marchons ensemble sur les chemins oubliés, égarons nous dans les bois, oui les bois profonds, là où la nature nous reprendra. On se sentira bien et tout redeviendra comme avant. Nous vivrons nus, nous chanterons des chansons et mangerons des fruits, on fera l’amour quand on en aura envie et on mourra heureux.
Mourir heureux, tout simplement.

samedi, décembre 23, 2006

La vie secrète des mots

Un huit clos magistral sur une plate-forme pétrolière entre un grand brulé et une infirmière au lourd secret. Le tout beigne dans une lumière froide du nord, le vent, la mer, la solitude, la pluie, le désir, le mensonge, le désir encore, celui qui est interdit. Tout est intense, tout est fort dans la douceur des mots, de l'accent suave, de la différence.
Un contre d'amour et de passion, de douleur et de mots articulé au tour de la très belle Sarah Polley et du grand Tim Robbins. Non seulement de belles images et un beau texte, mais aussi une belle musique, envoutante, envahissante parfois mais juste et poignante.
Ainsi chemine un petit film, non; un grand film.

mardi, décembre 19, 2006

De gauche ou de droite ?

A lire le projet de la lois de Finance 2007, je me suis posé la question de savoir si notre gouvernement est de droite ou de gauche ? Pouquoi n'y a t-il pas une orientation claire de la politique de l'état ?
Quand je vois que l'on diminue les taxes sur les grandes cylindrées de façon incroyable, je me dis bien que le gouvernement aime bien les riches, quand il couvre toujours les problèmes de la pauvreté, de la précarité des jeunes dans le monde du travail, quand ses incitations pour le travail ne servent que les patrons, je me dis bien que le gouvernement est fièrement de droite.
Mais il a aussi une politique de gauche : FSN, système de santé de bonne qualité....
Mais alors qu'est-il vraiment ?
Mystère !

dimanche, décembre 10, 2006

Escapade sur la côte d'azur - 2 -

Dans la vieille ville de Sanremo

Et Dieu créa Saint Tropez

Un ciel d'au revoir

Escapade à la côte d'azur - 1 -

La vue de ma chambre sur Sophia Antipolis

Monaco, la jetée du coté du musée océanographique

Nice, à la tombée de la nuit

samedi, décembre 02, 2006

Le policier tunisien et l'asiatique

Aujourd'hui en me baladant dans la médina de Tunis, je fus stupéfait par une scène. Un policier en tenue noire (tortue ninja comme l'appellent certains) bouscule un touriste asiatique d'un certain âge qui se baladait avec sa femme. L'asiatique s'excuse et fait le salut traditionnel en courbant légèrement la tête. Le policier lui répond : "Nik Ommek !"
Franchement, des fois j'ai honte... J'ai tellement honte que j'ai envie de cracher sur la gueule de cet homme qui ne mérite pas d'être tunisien...

lundi, novembre 27, 2006

Wikipedia est de retour !

Enfin !!!
Je suis si heureux !!

samedi, novembre 25, 2006

Une astuce pour accéder à wikipedia

Tout le net Tunisien a constaté avec tristesse le bloquage (inchalla temporaire) du site de la meilleure encyclopédie libre du net, wikipedia. L'erreur n'est pas la classique "404 - page non trouvée" (triste synonyme de la censure de l'ATI), mais un "délais d'attente dépassé", ce qui signifie un problème de résolution de nom de domaine.
La résolution du nom de domaine est l'opération qui consiste à traduire le nom de domaine en adresse IP. Cette résolution est effectuée par un serveur DNS (Domain Name Server), en tout état de cause celui de l'ATI est incapable de faire cela pour wikipedia. La solution est donc simple, changer de serveur DNS.
Voila la procédure :
1- Aller dans les propriétés de votre connexion réseau. Aller dans "Propriétés", puis dans "Propriétés de Protocole Internet (TCP/IP)". Sélectionner : "Utiliser l'adresse de serveur DNS suivante" (NB : Les étapes peuvent changer en fonction de la configuration de chacun, ce qui est sur, c'est qu'en bidouillant un peu, on tombe facile sur l'onglet de la modification de l'adresse DNS.)
2- Entrer l'adresse suivante : 160.92.121.6 ou toute autre adresse trouvée sur le lien suivant.
3- Valider le tout et vous voila connectés !
Si jamais rien ne s'affiche plus, remettez l'option "Obtenir les adresses des serveurs DNS automatiquement", choisir une adresse et recommencer jusqu'à ce que ça marche.
Pour ma part, cela fonctionne très bien. J'ai pu visiter avec plaisir wikipedia pour ma recherche en "gestion de la qualité totale". Le seul problème est que les images ne s'affichent pas. Mais bon, le plus important est le texte. En attendant le retour de notre chère wikipedia, on pourra utiliser cela.
Si jamais un gars de l'ATI lit ses lignes je lui demande de bien vouloir résoudre le problème au plus vite car si cela devient trop lent et louche, toute la communauté wikipedia en Tunisie est résolue à entreprendre toutes les actions nécessaires pour faire valoir ses droits légitimes.

Remarque : Cette méthode n'enlève pas la censure par la page 404. Pour cela, il faut utiliser les proxys. Les proxys sont des sortes de passerelles utilisées comme miroirs pour accéder aux sites... C'est trop compliqué à expliquer ici. Peut être une prochaine fois.

jeudi, novembre 23, 2006

Crise du cinéma en Tunisie : Etat des lieux

L’agonie que connaît le secteur du cinéma en Tunisie n’est un secret pour personne. Le sujet a été plusieurs fois traité, rabâché et malaxé dans les journaux et dans les rencontres ‘intellectuelles’. Cependant rien ne bouge et l’état ne semble pas vouloir prendre les décisions qu’il faut pour agir le plus vite possible pour sauver à la fois notre patrimoine et notre avenir cinématographique. Cette situation catastrophique se résume à mon avis en les cinq points suivants :

1- La production cinématographique Tunisienne est en baisse constante depuis des années, à cause de la lourdeur administrative, du manque de moyens à la fois humains financier et humains et à l’érosion de notre culture nationale. Ajouter à ce manque quantitatif, un manque qualitatif certain et c’est tout un secteur de notre culture qui se trouve en danger de mort imminente.

2- La quasi disparition de la culture cinématographique en Tunisie. Peu de cinéclubs subsistent et rares sont les activités en relation avec le cinéma qui sont proposées aux jeunes lycées et collégiens. A une certaine époque, le cinéma s’invitait dans les lycées et était un moyen pédagogique comme les autres. Le cinéma s’est donc résumé chez certains à une sorte d’amusement bas de gamme, à même d’emplir leurs plaisirs les plus bas. Le cinéma est devenu associé au sexe et à la déviance.

3- La fermeture continue des salles de cinéma à Tunis et dans les régions. Dernière en date la salle « Champs Elysées » sur l’avenue Habib Bourguiba, pourtant de bonne qualité et à la programmation convainquante. Celle-ci s’ajoute à la liste déjà longue des salles qui n’ont pas survécues. Dans les années 60 on comptait près de 70 salles dans Tunis, elles sont 10 fois moins aujourd’hui. De plus les salles restantes sont de très mauvaise qualité. Le colisée, se nommant, la reine des salles, est puante, dégradée, sa sonorisation est horrible et l’image constamment floue.

4- La diminution constante et inquiétante des tournages de productions internationales en Tunisie, pourtant considérée auparavant comme une destination de référence pour la beauté de ses paysages et la qualité de ses compétences au profit de destinations, à l’origine, moins concurrentielles tels que le Maroc. Cela est dû à la lourdeur administrative incroyable à la quelle les producteurs doivent faire face : autorisations, permis, contrôles stricts… Plus les procédures sont lourdes et longues moins les producteurs viennent. Cela représente un manque à gagner pour notre pays, à la fois sur le plan de son image à l’international mais aussi sur le plan économique.

5- Un Centre National de la Cinématographie, maintes fois demandé, n’a jamais vu le jour. Il pourra représenter un bon moyen pour impulser l’économie cinématographique et collecter et préserver la mémoire visuelle de notre pays.

mercredi, novembre 22, 2006

Du nucléaire en Tunisie !

C'est avec une naïve fierté que le PDG de la STEG a annoncé dernièrement le lancement d'un projet qui verra l'installation d'une centrale nucléaire en Tunisie d'ici l'an 2020.
Je trouve étonnant que beaucoup de personnes s'enthousiasment par rapport à cela. Certes, il faut trouver de nouvelles sources d'énergies à même d'assurer la demande croissante du pays, surtout face à un pétrole de plus en plus cher. Mais le nucléaire est-il la meilleure solution ?
De nombreux pays, et à leur tête Allemagne, se sont lancés pendant les derrières années dans le démantèlement de leur industrie nucléaire au profit des énergie renouvelables telles que le solaire ou l'éolien.
Le nucléaire est dangereux et sale. En faire un choix stratégique pour notre énergie de demain doit être avant tout sujet à un débat public franc et sincère et non être imposé ou décidé par une seule personne.
Aujourd'hui, les énergies renouvelables deviennent de plus en plus concurrentielles. Prendre l'exemple sur l'Espagne (très en avance sur ce domaine) serait une bonne chose, parce que le nucléaire est devenu une technologie pour le tiers monde (le Maroc et l'Egypte pensent aussi à installer leurs centrales nucléaires), les pays développés ont quant à eux compris que le futur ne sera pas nucléaire mais écologique.
Devant des choix aussi stratégiques et cruciaux, la parole doit être avant tout au peuple, non aux politiques.

dimanche, novembre 19, 2006

Fin des JCC: Palmarès et critiques

Le grand vainqueur de ces dernières Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) est sans doute "Making off" de Nouri Bouzid avec ses tanits d'or du meilleur film, du meilleur premier rôle masculin (pour Lotfi Abdelli) et du meilleur second rôle féminin (pour Fatma Ben Saïdane). Le choix du jury est éminemment politique et celui-ci ne s'est pas privé de le souligner dans une allocation vibrante de puissance par son président, l'écrivain libanais Elyas Khouri. Celui-ci a souligné que l'art est le meilleur moyen pour lutter contre la peur, la domination et la dictature et a appelé au renouveau artistique de tous les peuples opprimés. Un appel à une sorte de révolution culturelle qui serait le meilleur moyen pour faire face à la montée des extrémismes et de la haine. Un appel qui a reçu un accueil glacial de la part des officiels : ministre de la culture et maire de Tunis qui sont restés de marbre.
Elyas Khouri a ensuite émis au nom du jury de cette 40 ème session des JCC trois recommandations, qui à mon avis, sont d'une importance capitale :
1- Assurer le droit au public de voir tous les films en toute liberté et sans contrôle (censure) et que ce droit soit assuré à tous les films et même après leurs sortie.
2- Assurer une sélection plus rigoureuse des films en compétition, certains films en dessous du niveau requis pour des festivals de l'ampleur de celui des JCC n'ont pas à être présents en compétition officielle.
3- Créer une entité indépendante et permanente chargée du suivi et de l'organisation du festival tout en bénéficiant du support de l'administration.
Devant cette série de recommandations les officiels sont restés tout aussi gelés. Peut être en les renvoyant à leurs responsabilités (du moins pour le ministre de la Culture) ceux ci se sont sentis visés ou responsables des grands manquements révélés au cours de cette session.
Ne serait ce qu'à titre d'exemple, le catalogue des films présentés, d'habitude distribué avant le début du festival n'était disponible que 4 jours après son début. Et encore fallait-il avoir des contacts bien placés pour l'avoir !
Certaines salles de cinéma sont dans un état lamentable, plus particulièrement, le colisée; où sont cependant présentés la moitié des films en compétition officielle. Son de piètre qualité, image parfois floue, saleté générale. J'ai vraiment honte que nous, tunisiens, ayons la prétention de présenter au monde un festival du cinéma soit disant de qualité quand tous les moyens nécessaires à sa réalisation ne sont pas mis en œuvre.
Le risque est, qu'à terme, les JCC ne disparaissent au profit de festivals moins cinéphiles mais qui sont portés par l'état et l'industrie tels que ceux de Marrakech au Maroc ou de Dubaï.
Les JCC sont en danger, comme l'est tout le cinéma tunisien pour les sauver, il faut agir maintenant.

mercredi, novembre 15, 2006

La forêt

Douces perditions mélancolques

lundi, novembre 13, 2006

Wikimapia : C'est génial !

Il y a quelques jours Tom présentait sur son blog, le projet wikimapia, et il avait bien raison. Après y avoir jeté un coup d'oeil, je suis tombé sous le charme du site. Le principe est d'une simplicité étonnante: utiliser les cartes de google earth pour y superposer des descriptions de toutes sortes : Musées, centres commerciaux, batiments publics ou privé. Tout peut être décrit avec une grande facilité.
Le projet compte déja près de 2 millions de lieux répertoriés dans le monde. Cependant la Tunisie est restée un peu à la traine. Pendant 3 jours, je n'ai fais qu'ajouter des lieux et des descriptions, mais c'est encore loins d'être suffisant, surtout que je ne connais bien que la région du grand Tunis. Je ne peux donc pas décrire des villes comme Bizerte ou Sousse.
J'appelle toutes les personnes intéréssées à se lancer dans ce projet vraiment excitant. Le site est bien fait, et il est simple d'emplois. On améliorera ainsi la visibilté de notre pays dans le monde. C'est important à mon avis.

jeudi, novembre 09, 2006

Elle est revenue

Deux nuits que je ne peux plus dormir. Je sais que tu vas revenir, comme tu m'es revenue les nuits d'avant. La nuit, tu es là, partout.
Nous avions pris la vieille voiture pour t'échapper mais tu nous a poursuivi. On ne peut t'échapper, ou que l'on va. Alors nous fuyions, toujours. Fuyions ces rêves trop difficiles, ceux dont on ne veut pas se rappeler.
Nous sommes allés chez toi, tu te tenais au pas de la porte. Tu nous attendais. Nous vîmes une lumière au fond du couloir. Tu étais impassible, fière, comme tu l'as toujours été.
Devant notre peur et incompréhension, tu nous fis un petit sourire béat presque naïf.
Je te demandai : "Mais que fais tu là ?"
- "Vous ne pensiez pas vous débarrassez de moi aussi vite out de même!"
- "Non... Sauf que... Enfin. C'est bien que tu sois de retour."
- "Bon, c'est la moindre des choses."
....
-"Réveille toi, il est 8 heures... Tu as un examen dans une heure."

Où es tu grand mère ?
Pourquoi es tu partie si vite ?
Si tu savais combien tu me manques.
Je regrette les choses que l'on n'a pas faites.
Les ballades en voitures que je t'avais promises mourante.
La promesse que tu m'as fait faire pour que je sois médecin, que je te guérisse, celle que je ne tiendrais jamais.
Où es tu grand mère ?
Si tu savais le chagrin que tu nous as fais.
Je t'ai vu partir et n'ai rien pu dire.
J'aurais voulu te crier combien je t'aime pour que tu restes.
Nous ne pouvions pas.
Nous nous tenions à côté de toi, te voyant partir.
Puis vint le silence, les larmes, les cris.
Dans mon cœur devenu silencieux, vibrent encore tes mots, vit encore ton regard et frétille encore ton âme.
Je t'aime.

dimanche, novembre 05, 2006

La banque mondiale critique les TICs en Tunisie

La publication du rapport de la banque mondiale sur la tunisie qui a été présenté il y a de cela quelque temps déja a été largement commenté par les journaux de la place; mais ceux-ci ont oublié de mentionner les quelques critiques qui ont été formulé contre la politique économique de la Tunisie. Voici ce que pense la banque mondiale sur le domaine des TICs en Tunisie, pourtant toujours présenté comme l'une des grandes réussites de notre pays :
"La Tunisie accuse toujours du retard au niveau des principaux indicateurs de développement du secteur des TIC. Le nombre de serveurs Internet ainsi que le nombre d’hébergeurs par habitant sont plus faibles que dans d’autres pays comparateurs régionaux. Au début de 2003, la Tunisie comptait 65 hébergeurs de sites Internet contre 1 383 au Maroc, 7 667 au Liban, et 20 541 en Egypte. De même, le nombre de serveurs Internet sécurisés par million d’habitant est environ 10 fois inférieur à celui du Liban et de la Turquie. Le fait qu’un grand nombre d’entreprises tunisiennes décident d’héberger leur site web à l’étranger souligne la faiblesse de l’infrastructure tunisienne en ce domaine et peut indiquer des obstacles à la fois de coût et de réglementation.
. Les communications internationales en Tunisie ont toujours des coûts élevés. Le coût d’un appel de trois minutes aux Etats-Unis est plusieurs fois supérieur au coût pratiqué dans les pays de l’Europe de l’Ouest et de l’Est. Ceci peut également être un obstacle à la compétitivité, notamment pour le développement des services à forte intensité de TIC, tels que les centres d’appel. Il est estimé que la Maroc, au cours des années 2001-2003, a créé environ 5 000 emplois dans le secteur des centres d’appel
."
Cela porte à reflexion ...

Début de partouze dans les rues du Caire

Selon cette info de la BBC, un début de partouze avait pris place dans les rues du Caire, après que des hordes de jeunes gens en manque sexuel après un long mois de ramadan de jeun et d'abstinance se soient défoulés sur de jeunes femmes en plein centre de la capitale Egyptienne. Les pauvres filles (voilées et non voilées) n'ont du leurs salut qu'à l'intervention d'un taxiste, de la police ou après s'être abritées dans une salle de cinéma.
En effet, les groupes de frustrés sexuels se sont jetés sur les filles et ont voulu abuser d'elles le jour même du Aïd.
Frachement, je suis resté hébété devant un tel comportement hydeux et dégueux. Certains y verrons des signes de frustration sociale, mais au fond, c'est de frustration sexuelle qu'il sagit. Une frustration malheureusement partagée par nombre de tunisiens...
Encore peut être une preuve de l'importance des valeurs islamiques, sexuellement frustrantes qui créent des obsédés sexuels, des déviants. Excusez moi, mais je n'ai pas souvenirs de tels comportement dans l'occident décadant sans foi ni loi.

samedi, novembre 04, 2006

Délires Noctures

Dieu est un vieux pervers incestueux ; depuis qu'il a mis l'homme au monde, il n'arrête pas de le baiser.


PS : J'ai suivis ton conseil et me suis crée un petit carnet, en voici les conséquences

vendredi, novembre 03, 2006

Plus de censure sur le net tunisien

Après une nuit à essayer, sans succés, de me connecter à internet pour envoyer des documents importants. Je me suis levé de bon pied ce matin pour attaquer la machine et peut être envoyer enfin des documents. Chose faite, je décide de faire un tour, de voir ce qui se passe de beau sur le net. Et puis là surprise ! Il n'y a plus de censure ! Tous les sites auparavant interdits fonctionnent de nouveau.
Euphorique, j'en oublie que j'ai un examen à passer (ce qui me vaut d'arriver en retard à l'examen en question). Si l'information se confirme, et s'il ne s'agit pas d'un problème au niveau du serveur de filtrage, ca sera un immense pas vers la liberté d'information et d'expression sur internet, un geste très fort pour l'anniversaire du 7 novembre qui approche.

Merci !

mardi, octobre 24, 2006

mal à la tête

Je voulais écrire une note, mais je n'arrive plus à me mettre derrière le PC sans avoir mal à la tête.
La note devra donc attendre, et toi aussi, petit(e) voyeur(e).

samedi, octobre 14, 2006

Fluctuat, le buzz culturel

Ah ! En voila une belle découerte du net : fluctuat.net. Sur ce site, on apprend tout sur tout ce qui à trait à la culture contemporaine... Cinéma, musique, jeux video (j'aime pas trop, mais c'est de nos jours de plus en plus considéré comme de une culture à part entière), livres, théatre, société, sexe (toujours avec pudeur mais avec un ton décalé... Certains articles sont interdits en tunisie)...
Bref, on apprend beaucoup, le tout sur un ton léger mais sérieux...
On ne s'ennuit pas !!
Beaucoup de nouvelles choses assez fréquement, depuis les quelques mois que je le visite, le site a toujours été mis à jour et il y a à chaque fois quelque chose d'intéréssant à lire.
Je vous conseille pour commencer un bon dossier sur les films X dans le monde, la section films X dans le monde arabe est assez bien documentée... Ames sensibles s'abstenir.
Sinon, plus conventionellement, il y a toujours les livres et surtout le cinéma !
Bonne visite !

jeudi, octobre 12, 2006

Femmes contre religions !

Peuple du moment
On a vécu sans histoires, nous,
femmes peuple du moment,
portons en nous, par hasard,
le portrait d'un drôle de tourment.
Si votre dieu nous a fait sans âme,
qu'il serait fort cruel mes enfants,
de brandir contre nous la lame,
de votre religion de perdants.
Ô femmes de tous pays,
c'est pour vous que cette chanson,
humblement fut écrite par un homme,
triste situation.
Honte sur moi la honte de leur route,
tous ces mauvais bougre aigris,
qui jamais, non jamais,
ne doutent que Dieu puisse être une femme aussi !
Qu'ont-ils donc à se méprendre,
qu'ont-ils donc à lire de travers,
ces fous, fanas prêts à se pendre
pour la volonté d'une prière.
Il me semble très difficile d'imaginer un seul instant,
que tous ces milliers d'imbéciles
puissent naître de votre corps si charmant.
Petite fille d'Algérie, belle femme d'Arménie,
je me veux de votre pays,
je me veux de votre sexe aussi.
J'aimerais dans la rue tout comme vous
descendre défier les plus fous,
les musulmans, juifs ou chrétiens,
intégristes du petit matin.
Messieurs, pardonnez-moi,
j'essaie d'être le plus sincère,
savez-vous que, si ma foi un jour vécut,
ce fut pour ma mère.
Moi jamais je ne suis certain,
et je doute pour le moindre refrain,
je ne prône aucun message,
juste un conseil sans faux-héritage.
Qu'un jour vos maudites religions
admettent sans fausses intentions,
qu'il n'y a de plus beau pays
que celui qui leur est interdit.
Qu'une femme vaut bien plus qu'un homme,
qu'une femme vaut bien mieux que ça,
que même leur chagrin monotone
est plus noble que vos combats...
Qu'une femme vaut bien plus,
en somme que les hommes qui se battent ici, là,
et que leur chagrin pour les hommes
me fait aimer les femmes ici-bas.


Les Ogres de Barback - Album : Irfan

Anti Hijab - 1 : L’homme et la zombie

Aujourd’hui, je l’ai vue. Elle était parmi nous depuis des semaines déjà. Elle est entrée en silence, la tête baissée, et la démarche lente, lourde. Son visage était livide, son regard vide et ses expressions macabres…

Elle était blanche comme un linge passé au Judi, elle ne parlait pas, sauf à quelques filles, zombies comme elles. Elle n’adressait jamais la parole à aucun mâle et savait se préserver des plaisirs de la vie.

La morte vivante était parmi nous et elle me faisait peur. Elle s’installa à une table devant moi, me donnant l’occasion de l’observer de plus près.

Elle se tenait là, sans bouger. C’est à peine qu’elle levait la tête. Sinon rien. Absolument rien ne se passait. Ni un sourire, ni un regard, même pas une parole. Rien !

Voila ce que font des hommes pervers, complexés, vils aux jeunes femmes fragiles. On les tue. On leur fait croire qu’en se couvrant, qu’en se tuant l’âme elles seront meilleures uniquement pour qu’ils flattent leurs égos, se plaisent à leur machisme maladif. Pauvres hommes complexés et cons, pauvres femmes soumises et naïves…

La morte vivante, non la vivante morte je me corrige, fait l’expérience de la mort ; croyant bêtement qu’elle sera récompensée quand elle sera morte.

Ce qu’elle a oublié, c’est qu’elle est déjà morte et que plus tard elle ne le sera qu’encore plus.

dimanche, octobre 08, 2006

Lancé de chats et fouilles de poubelles

Concours de lancer de nains, concours de lancer de portables et concours de lancer de chats. A chacun sa compétition. Comme on ne peut ni lancer les nains, ni les portables, on s’amuse à jeter des matous. Ce concours a été organisé dans un terrain vague, quelque part à Tunis.
Des gosses chassés de chez eux par des mamans plongées dans les marmites, s’acharnent à trouver une occupation, en attendant qu’on leur permette de regagner la maison au moment de la rupture du jeûne.
Ils ont fini par trouver un jeu : lancer des chats, de préférence des chatons, parce qu’ils sont moins agressifs. Il faut, bien sûr, trouver des félins, les amener sur le terrain et les lancer ; de préférence contre un mur. Evidemment, ce n’est pas aussi facile que ça. Les chats ne se laissent pas faire facilement.
Résultat : le quartier entier est plongé dans un concert de miaulement tellement strident que les gens sont sortis de chez eux pour voir ce qui se passe. Les gosses, du moins les plus jeunes ont ramassé pas mal de coups de griffes. Leurs aînés, eux, ont battu les matous qui n’ont pas fait preuve de docilité.
Ce jeu ne fait heureusement pas l’unanimité. Le gros de nos enfants aime les animaux, Dieu merci. Il suffit que deux ou trois morveux leur inspirent de tels amusements, périlleux, par ailleurs, pour qu’ils s’y mettent.
Le lancer de chats n’ayant pas marché, c’est un autre jeu qui prend place. La fouille des bennes à ordures. Une fouille " à thème " ". Le gagnant est celui qui trouve, par exemple, une carte de recharge de Gsm, un berlingot de lait, une arête de poisson. C’est un concours de vitesse, il faut décrocher l’objet le premier et généralement, le plus âgé des mômes dicte la règle du jeu et décide de l’objet à trouver.
Comment ça se termine ? En queue de poisson. Cris, bagarres, batailles rangées, poursuites, représailles, embuscades, jets de pierre et boucan infernal. Dans les maisons, les papas font la sieste, les mamans préparent les mets du ramadan en toute quiétude, sans gosses dans leurs jupons, sans énervement.
A la rupture du jeûne, les enfants s’amènent. Pisseux, crasseux, blessés, complètement lessivés. Ils se mettent à table. Comme ça, sans que personne ne leur demande de se laver, de se changer. Tout le monde est fatigué, tout le monde est out.
Le lendemain ils iront à l’école sans que personne ne leur demande de se laver. Ils reviendront l’après-midi. Rebelote. On les chassera de la maison pour avoir la paix.
Décidément, le Ramadan n’est pas le mois des gosses.

Source : TunisHebdo

lundi, octobre 02, 2006

Mes vagues

J’ai vu la mer, elle était furieuse. Des vagues enragées s’élevaient devant moi, sans me toucher. Au sec, dans un monde liquide.

Ma vie, mes amis, mes amours, mes passions… Toute ma vie n’est que vagues, douces, furieuses, invisibles.

Les vagues s’approchent, se fracassent, s’éloignent. Toujours renouvelées, jamais les mêmes, elles me surprennent.

Des vagues invisibles habitent mon monde. Elles sont partout. Dans le chant des oiseaux le matin, dans le ciel rouge d’un Paris à la fin de l’été, dans le sourire d’un ami, dans une main tremblante de passion.

Mes vagues transpercent mon âme et me mettent à nu… Je cris, je pleure, je ris…

Tout part pour mieux revenir, se fracasser sur mon cœur…

Ainsi sont les vagues, dans mon océan noir et confus.

dimanche, octobre 01, 2006

Le temps de vivre

Trois jours à ne rien faire, à poiroter. Non en réalité, j’ai fais beaucoup de choses. J’ai lu des livres et des magazines que j’avais achetés il y a un mois déjà, j’ai vu des films et regardé deux épisodes de ma nouvelle série adorée « Prison Break ». Le temps est passé lent, monotone et cela m’a rendu heureux et fier.

Une semaine que je n’arrêtais pas de courir derière des minutes qui fuient, à essayer d’arracher à la vie son précieux suc. Pendant trois jours, le temps s’est dilaté, perdu dans une bulle temporelle, je vivais en slow motion, comme ces films que l’on aime mettre au ralenti. J’ai mis ma vie au ralenti et je me suis senti vivre.

Il y a ceux qui ne peuvent vivre que dans l’urgence, pour attraper les choses qui fuient. Ils y a ceux qui ne peuvent vivre qu’en courant, croyant être plus forts que le temps. En réalité, la meilleure façon de tromper le temps est de le voir passer, de lui donner toutes les honneurs. Je dis au temps : « Vas y ! Tu vois, je t’aime, je te respecte. » Alors le temps me répond qu’il sera indulgent avec moi et que mes jours seront longs, interminables.

J’aime ces jours, comme ce dimanche, qui même quand on se lève à 11 heures, nous offrent le temps de faire mille et une choses sans nous en rendre compte. Tout cela dans une sorte d’évidence, de naturel surnaturel.

Je dois avouer que je n’avais aucune envie d’écrire cette note. Je n’ai plus l’inspiration du mois d’aout, alors je me laisse aller. Je ne fais rien, en réalité si, je consomme. Je mange des mots, des images et des sons. Et puis le temps passe et je passe avec lui…

Je constate que de jour en jour je change… Peut être est ce bien, peut être pas… Ma seule conviction est que je ne serais jamais le même qu’avant.

Il y a une semaine, un ami m’a dit que mon blog était théâtral, prétentieux et autre chose que j’ai oubliée. Alors j’ai déchanté. Je suis le rêve que je me suis promis de réaliser, il sera comme un énorme blog, odorant, palpable… En attendant, je reste là… Je consomme et je me dis que peut être, bientôt, je réécrirais.

vendredi, septembre 29, 2006

L'ATI propose des cours de langue étrangère

Il parait que l'ATI censure les traducteurs en ligne pour empêcher les tunisiens de consulter des informations néfastes pour leurs santé mentale.
Bon, alors soit ! Je ne vais pas réussir faire changer d'avis notre fournisseur internet national, sauf que voila, j'ai beaucoup de mal avec mes rechèrches en ce moment vu que plein de documents sont en allemand et que les traducteurs sont tous censurés... Je ne comprend donc rien à ces documents techniques qui sont sans doute très interessant. Peut être que l'ATI pourrait me proposer de suivre des cours au Goethe Instiut ?? Ca serait une bonne idée n'est ce pas ?
Voila encore une façon de ralentir la démocratisation de l'usage de l'internet en Tunisie.

samedi, septembre 16, 2006

Dynamique du Désir

Un ami m'a envoyé hier un SMS fustigeant mon blog, disant que, comme tous les autres blogs, il est nul, superficiel et faux.
Soit ! C'est son droit de penser cela, et je suis bien heureux de trouver des gens pour critiquer ce que je dis ou pense...


Je me balladais aujourd'hui à Tunis, cherchant un truc bien précis. J'ai eu pendant ma longue marche l'occasion de bien observer les gens et leurs comportements. Surtout que, comme j'avais la musique dans les oreilles, je n'entendais pas du tout le bruit de la ville... J'étais comme détaché de ce qui m'entoure.
Alors, une constation m'a frappé. Il est vrai que je l'avais remarqué depuis longtemps, mais aujourd'hui je l'ai remarqué encore plus : La tendance terrible qu'on les garçons à se toucher et à se tripotter. C'est à croire que la majorité de la population tunisienne ado est homosexuelle !
Comme je l'ai lu une fois, les ados tunisiens avouent à 25% avoir eu des relations homosexuelles au moins une fois dans leur vie.
Cela est énorme, mais normal dirait on pour les ados...
Alors si les jeunes européens et européennes sont dévergondés, que dire des jeunes Tunisiens ?
Il est tout de même étonnant de voir comment il y a, au moment du mariage, un glissement du désir vers les filles.
En effet, les filles c'est par définition difficile à baiser, à moins de se procurer des doux (mais couteux et risqués) services d'une prostituée. Alors les garçon baisent entre eux, dans une sorte de sublimation de leur désir du féminin. Elles n'étaient, à ce propos, pas rares les histoires au lycée de gars qui se faisaient des plans entre gars... C'était certes honteux, mais c'était assez bien accepté.
Pour des raisons purement culturelles et religieuses, les garçons de notre pays sont poussés "au vice"; si ce n'est pas la masturbation, qui en fin de compte n'est pas si terrible, c'est les petites enculades entre amis qui deviennent la norme avec tout ce que ces pratiques comportent comme risques d'MST.
Alors deux choses sont essentielles à mon avis :
  • Proposer une éducation sexuelle digne de ce nom, qui serait enseignée au lycée, qui soit explicite et claire.
  • Lancer des campagnes d'information sur les MST explicites et directe. Il est révolu le temps où l'on parle du SIDA avec des colombes en fond et en diffusant des messages moralisateurs du genre : "Préférez l'abstinance"... Mais enfin !! Si l'on a à faire à un gros baiseur, on ne va pas l'empêcher de faire ses "besoins".

vendredi, septembre 08, 2006

Les nuages

Tout me rappelle ce voyage, les nuages, les vagues, l'air, le froid, le mal de gorge qui me suit depuis deux jours...
"The Funeral" écrit et interprété par un jeune groupe Anglais " Band of Horses" est un sublime morceau de rock folk léger et aérien. J'écoutais cela quand nous quittions les côtes françaises à 9500 mètres d'altitude, température extérieure -39° celcius, vent camle, pas de turbulances. Je voyais marseille d'éloigner entre l'entrée (salade de saumon) et le dessert (petit gateau bien à la française). Et puis la mer, bleue, sublime, celle qui nous unis, nous rapporoche tout en nous séparant.

Dans le ciel des colonnes de nuages s'élevaient, ils soutenaient la voute bleue sombre du ciel. Il était tellement sombre ce ciel, on aurait presque vu les étoiles à 5 heures de l'après midi. Les nuages étaient grands, impostants, monstrueux; teintés de toutes les couleurs: rouges, verts, bleus, blancs... L'avion passait entre eux sans les faire bouger, tout était calme dans le vacarme insoutenable de la cabine, le froid me réfrigerait et glacait la femme à côté de moi. J'ai ouvert à fond la clim au dessus de ma tête, j'avais froid, très froid. J'aurais aimé avoir aussi froid que les gouttes de vapeur en suspension que je voyais par le bublot. Aussi froid, aussi paisible. Il y eu de la vapeur qui s'échappait de dessous mon siège, mes yeux s'ouvrirent, je ne pouvais m'empêcher de penser : "ca y est, il crame, on déscend, on meurt, oof !"...
La grosse hotesse était prestement venue nous dire : "C'est tout à fait normal messieurs, vous n'avez pas à vous inquiéter" -"Dommage..."
Tout était clame dans le ciel bleu, la mer bleue, ses yeux bleus.
"Band of horses" résonnait dans mes oreilles en boucle, rien n'y faisait j'adorais cette chanson, presque la perfection en rock, je ne savais pas que l'on pouvait faire aussi bien, aussi doux, assez mélodieux, assez approprié pour le moment.
La vapeur fini par se dissiper, le spectacle perdait un peu de son magique, de son théatral, je me laissais aller à la rêverie, je me suis oublié, je ne sais pas ce qui s'est passé après... Je n'ai qu'un seul souvenir, les nuages...

PS : Aujourd'hui à minuit 7 minutes j'ai décidé de réaliser un rêve. Merci Houssem.

jeudi, septembre 07, 2006

Mes trois chanteurs Français préférés

Sanseverino

aldebert

Benabar

V pour Vendetta


De retour à Tunis, 200 DVD à voir dans les jours à venir... Un gros programme en perspective. Cela m'occupera jusqu'au voyage vers Cannes en Novembre et éventuellement Paris en Janvier.
Premier film a avoir ouvert la dance, un fantastique (dans les deux sens du terme) : V pour Vendetta. Imaginez un monde où tous les musulmans, les homosexuels et les opposants au régime politique en place seraient tués. Imaginez un monde où la télé ne passe qu'une seule chose : le leader du pays à longueur de journée qui dit quoi penser. Tout le monde vit dans la terreur, la peur et la monotonie des jours qui se ressemblent. Mais voila, il y a un super héro dans l'histoire : V. Il vient pour sauver le monde décadant.
Une belle ode à la liberté et à l'ouverture, sous fond de terrorime et des dilèmes qu'il pose.
On apprécira la belle Nathalie Portman, toujours aussi sublime.

lundi, août 28, 2006

Changements d'identité

Comme chaque mois d'Aout, il y a des choses qui changent dans ma vie. L'expérience de l'éloignement, de la solitude, du changement transforment ma personnalité et j'évolue.Et comme j'ai changé en deux semaines, j'ai trouvé que mon blog ne me ressemblait plus, ni mon pseudo d'ailleur. A chaque fois que je tapais Supcomian'boy je me disais : "Merde ! Je vais encore passer pour un con..."Alors, c'est décidé, c'est fini, terminé, pour de bon!Dés aujourd'hui je m'appelle Xander, modification de Skander; Ksander; Xander...Mon blog ne s'appelle plus "Sup'Comian life" (Beurk...) mais "Les Vagues Invisibles" coup d'oeil a un polar noir de hong kong, violent, sexuel, provocateur, beau et envoutant. Je n'ai pas la prétention de ressembler à ce film mais je m'identifie dans sa déscription (flateur je suis, narcissique aussi).Je me suis rendu compte au bout d'une année de blog très animée, que j'ai réussi à me créer un nombre impressionnant d'ennemis, des personnes qui ne me supportent pas du tout, pour qui je suis un débile, rêveur, ou alors un grave mécréant, ou encore un dangeureux déviant. Peu importe en fin de compte ce que vous pensez de moi. Je m'en fiche.Tout le monde n'écris que pour lui même, chacun ne fais les choses que pour se plaire, pour se flatter. Dans ce monde où l'égo est proportionnel au nombre de commentaires que l'on reçoit, chacun ne cherche qu'à se mettre en valeur, à façonner cette image qu'il veut donner de lui même.Tout le monde se fout bien si Skydancer se branle depuis l'age de 14 ans, si l'autre Chichitou s'est fiancée ou que l'autre dont j'ai oublié le nom s'est faite larguer par son mari. Les poèmes, les écris ne touchent personne, ils sont là pour que l'on se sente moin seuls, pour que l'on pense qu'à l'autre bout du monde il y a quelqu'un qui nous lit et qui nous trouve intéréssant. On est heureux de tromper sa fichue solitude, cette merde ambiance dans laquelle on vit, on ne sent plus la puanteur morbide de ce monde cannibal tellement on a vécu dedans.Nous sommes bercés dans les restes de ce que nous sommes, nous vivons dans le souvenir que nous laisserons aux autres, dans la reflexion de nous mêmes dans les yeux de l'autre. Le cannibalisme social nous tend à dévorer, tels des bêtes, nos propres ames.Nous les bloggeurs; sommes des prostitués. Nous vendons notre vie au plus offrant, on se sent intéréssant parce que d'autres nous ont payés en commentaires; en visites...Cannibales, prostitués, toute notre vie on ne sera que cela, il faut que l'on se résigne à accepter ce que l'on est.
J'ai envie de partir dans la foret, j'arpenterais les chemins sombres qui me mèneront vers toi. Tu me prendras dans tes bras et me diras: "C'est la fin". Tu morderas mes épaules, le sang jaillira de mon très fond, dégagera la vapeur qui montera dans tes narines. Tu seras heureux de me manger.Le sang coulera sur mon torse, je te regaderais me consommer et te prirais de continuer. Je me vide, doucement, je blanchis...J'aime cette sensation de sang dans lequel je beigne. Un plaisir immense m'emplis le coeur. J'ai envie de faire l'amour. Le désir devient incontrollable.Je vois le lac en face de nous, son bleu ressemble au ciel de notre enfance.Nous disparaîterons au fond et ne reviendrons plus.

vendredi, août 25, 2006

La difficulté d’entrer en Tunisie

Une question me trotte dans la tête depuis un bon moment. Pour mieux comprendre la problématique, voila comment se passent les choses quand on part en voyage.
La dernière fois que j’ai pris l’avion, il y a dix jours, voila comment ça s’est passé au contrôle de police.

Fi Tounes (blédi je précise) :
On se présente au desk après avoir dûment rempli la fiche blanche de police avec nom, prénom, date de naissance, adresse, destination… La policière ne sourit pas, elle fait la tête déjà à 10 heures du matin.
- Win méchi ?
- Fransa.
- …
- …
- Winou el Visa ?
- Mahachtich, 3andi doubel nationalité
- Warrini el passeport lékher
- Haw
- Win méchi ?
- FRANSA
- 3andek chkoun ghadi ?
- Ey, 3ammti
- Mechi takra ?
- Lé vacances
- Lassek ettimbri
- …
- Win tosken ?
- Hay il ghazela
- Tosken fi tounes ?
- Ey !
- Méla moukim houni
- S’hih
- Ah…
- Het il ficha
- Voila…

Jbom Jbom… la pauvre fiche et le passeport reçoivent de violents coup de tampons…

Je peux enfin partir.

France (pas mon pays)

Je me présente :
- Bonjour
- Bonjour
- Bienvenu
C’est tout !

Alors maintenant quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi quand j’entre ou sort de MON pays je dois toujours subir cet interrogatoire policier et pas quand j’arrive ailleurs ou ce n’est pas mon pays ? Pourquoi est ce que les policiers de Tunis doivent toujours savoir où je vais, ce que je vais faire, chez qui je vais rester ? En quoi cela les concerne t-ils ?
Je veux comprendre !
Qu’est ce que cela peut leur faire que parte chez ma tante ou chez mon oncle ? Que je parte pour des vacances ou pour toujours ? Se sentent – ils obligés de faire le boulot des policiers français en demandant si j’ai un visa ? D’ailleurs il est inutile (voire je pense même interdit) qu’ils demandent a voir mon autre passeport.
Est-ce que l’on est jamais le bienvenus chez soit ou bien on doit nous faire sentir que l’on est surveillés, du genre : « On vous a á l’œil ».
Franchement je ne comprends pas. J’aimerais qu’un jour je vienne en Tunisie et que l’on me dise juste : « Bienvenu a la maison. », Tout simplement.

mardi, août 22, 2006

La Frise et moi

Friesland est la région de Hollande d’où je suis a moitié originaire et cette lointaine porte un nom bien évocateur qui pourrait être traduit par « terre gelée ». Il fait terriblement froid ici.
« Madame, monsieur, bonjour ! Aujourd’hui, 22 Août 2006, une belle journée estivale en perspective. On s’attend a de très agréables températures : entre 19 et 21 degrés en journée. Le soir, par contre, on notera une baisse sensible de celles-ci mais elles ne tomberont pas en dessous de 13 degrés. »
Hé ben c’est cool ce bled… Dans le sens littéral du terme.
J’ai pris la grosse voiture noire de mon grand père et me voici sur les routes de la Frise.
Arrêté par un policier, une discussion s’installe :
- Cette voiture est a vous ?
– Non
– A qui alors ?
– A mon grand père.
– Comment s’appelle t-il ?
- J. van Z.
- Et vous êtes qui ?
- Son petit fils.
- Ah bon ?
- Heuu … Oui.
- OK. Bon voyage.
- Je peux y aller ?
- Oui, au revoir

Les paysages sont beaux, comme le sont toutes les femmes et certains hommes de cette région. La platitude du pays rend le ciel grand, imposant, les nuages créent des figures immenses et l’on se sent presque dans le ciel, tellement l’horizon est bas. On vole, la tête dans les nuages… Pris dans le tourbillon des teintes infinies que prennent les cieux.
Je me suis arrêté vers un long mur, une sorte de colline, trop géométrique, trop parfaite pour être naturelle. J’ai garé la voiture, et je l’ai escaladé. Plus je montais, plus le vent devenait fort… C’était un vent maritime, puissant et odorant. Une fois en haut, j’ai senti le vent entre mes jambes, dans mes cheveux… Les écouteurs de iPOD s’envolèrent, je pris quelques photos et me revoilà descendu,
Le froid, toujours le froid, dans le pays gelé.
En bas de la colline, je décidais de prendre du repos. Le son doux des mouettes, le sifflement du vent dans les roseaux et son gargouillement dans mes oreilles participaient á la symphonie du froid auquel se joignirent le clapotis de l’eau et le torrent des écluses.
Loin devant moi, des vaches, des moutons, habitués au vent et au froid marchaient paisiblement dans le froid en quête de nourriture.
Partout autour, le paysage était vert et bleu. Des éoliennes pointaient vers le ciel de grandes hélices qui brassaient le vent et rythmaient la vie…
Ainsi est le monde ici, calme et doux… Pas de voitures, les gens sourient, les animaux sont heureux, le vent souffle et le froid glace mes os…
Ainsi va la vie, dans ce pays qui est le mien mais qui m’est étranger.

lundi, août 21, 2006

La science des rêves


Gael Garcia Bernal et Charlotte Gainsbourg a cheval
Ce sont les rêves qui nous gardent en vie. Ce sont eux qui rendent la vie plus belle, les espoirs a portée de main...
Vivons de nos rêves, pour nos rêves...
Loin des cons...
Vivons !

5h45 - Amstel Station - Amsterdam

Le sup'comien voyageur a atterrit en Hollande hier. Après Valette, Paris, voila la troisième capitale visitée en moins d'un mois.
Hier matin il faisait froid, tellement froid que je croyais geler sous les arcades de la gare routière. Un grand écran lumineux accueille le visiteur paumé :

Welkom in Holland
5h 51 15° celcius
Phillips: Innovation

A part les quelques jeunes français aussi égarés que moi, aussi fatigués que moi, il n'y a que des clodos, des maghrébins SDF crient dans la rue, une bagarre fuse, trois minutes et une grosse frayeur plus tard, la police arrive, arrête les délinquants et repart. L'opération a prit 1 minute. Tout est redevenu calme, comme figé dans le froid glacial du matin, perdu dans les nappes de brouillard qui cachent les bâtiments autour.

Le ciel s'éclairci, les lumières jaunes des rues s'éteignent. La ville comment a prendre forme autour de moi. Le paysage se révèle. Il y a un canal, j'entends le son de l'eau qui coule, il y a une grande rue déserte, il y a aussi des bâtiments, je suis encerclé de bâtiments.
J’attends.

Je prends une madeleine, je pense à Proust. Je pense toujours à Proust quand on me sert une madeleine. Je pense a Paris avec mélancolie, je pense a Tunis que je retrouverais bientôt, je pense aux mois de novembre, de Février, de Juillet...

Un Turc me demande des cigarettes, je ne fume pas; il me propose du cannabis, je ne fume pas.

Je me lassais presque d'être la: "Ca commence bien dit donc !"

Une grande voiture noire se gare non loin de moi et me fait des appels de phares. J'ai peur. Un homme descend, ouvre grand ses bras et me dis :
- "Hé Hé ! Daar ben je weer !"
- "Oh Opa !"

vendredi, août 18, 2006

Triste solitude

On s'était quitté vers 17 heures, aux halles. Le monde autour de nous trompait la solitude qui montait en chacun de nous.On s'éloignait et bientôt on était happés par la foule.Les halles. J'ai tellement fais des au revoirs là bas, tellement pleuré des adieux...
Que c'est dur des fois de ne voir des lieux que pour les quitter.
Il pleuvait.
Je chantonnais la musique que je chante depuis des jours, une autre que j'ai inventé :

Touch me until I get hurt
Love me until I hate you
Hurt me until I kill you
Fuck me until I feel love

Des paroles sans sens, un rythme à la radiohead, des raisonnances, des réminessences, de la nostalgie.
Il pleuvait sur Paris ce jour là où l'on s'est quittés. Je suis resté seul.
J'ai marché dans les rues : Angés b., des homos me faisaient la cours, je baissais les yeux, j'ai vu une fille se faire renverser par une voiture.
J'ai vu le coucher du soleil.
J'ai attendu le train. Le train est venu à l'heure, pour une fois.
J'ai regardé le paysage défiler, j'en ai eu mal à la tête.
J'ai reçu 2 textos, j'en ai envoyé 5.
J'ai entendu la voix de mon ami, celui qui me rassure et m'aime.
Je me suis laisser aller.
J'ai rêvé.
Je suis rentré.
J'ai mangé.
J'écris ce message.
Je l'envoie.


FIN

jeudi, août 17, 2006

L'éphémère rencontre

- Bonjour Monsieur. Vous êtes Romain Duris n'est ce pas ?
- Oui, tout à fait !
- Ah! Comme c'est étonnant... Pouriez vous me signer un authographe ?
- Bien sûr ! Tu sais on me demande rarement ce genre de choses, les gens me voient mais n'osent pas...
- Ah bon ?
- C'est au nom de qui ?
- Skender
- Humm... C'est d'où ca ?
- De Tunisie... S, K, E, N, D, E, R...
- Bien, voila !
- Merci. Ca vous dérangerais une photo ?
- Ah les photos j'aime pas trop ca.
- Ce n'est pas grave. Merci beaucoup.
- Ah revoir Skender. C'était un plaisir.


dimanche, août 13, 2006

Sunset on Valetta

Samedi 29 Juillet 2006 - Valetta

samedi, août 12, 2006

Le fiasco Mariah Carey

Les deux concerts dans la capitale de la star américaine Mariah Carey sont loin d’avoir fait le plein. Mais les organisateurs s’en sortent sans dommage.

Issam Allani jubile. À l’en croire, les deux concerts donnés à Tunis, les 22 et 24 juillet, par la chanteuse américaine Mariah Carey ont été « un grand succès artistique et médiatique ». Le représentant d’Intervalle Events, la société organisatrice, a en effet toutes les raisons d’être satisfait. Mais pour la Tunisie, la facture est salée : 3 millions de dollars, au bas mot. Soit, 1,5 million pour le cachet de la star et le reste en frais : location d’un jet privé avec chambre et salle de bains, transport et hébergement des cinquante membres du staff, etc. « Le bisou lancé sur scène par Mariah Carey nous coûte cher, grogne un diplômé-chômeur. Avec cette somme, on aurait pu créer des centaines d’emplois. »

D’ailleurs, les deux concerts ont-ils vraiment si bien marché ? Après avoir fait imprimer les billets dans un pays européen, les organisateurs avaient multiplié les points de vente. Des guichets avaient été installés dans les Maisons de la culture et de la jeunesse, dans les stades, les théâtres et les aéroports, à l’hypermarché Carrefour de La Marsa, dans les agences à l’étranger de Tunis Air et de l’Office national du tourisme (ONT), et jusque dans certains cafés. Pourtant, à une semaine du premier concert, le nombre des billets vendus ne dépassait apparemment pas 6 000. L’objectif étant de 80 000, on comprend que les organisateurs aient quelque peu paniqué. Et appelé les autorités à la rescousse.

Un véritable forcing a alors été engagé auprès des entreprises, publiques et privées, pour les convaincre d’acheter des carnets de billets. « Deux jours avant le premier concert, raconte Mourad, l’un de mes amis, qui dirige une entreprise, m’a appelé pour m’offrir gratuitement une vingtaine de billets. J’ai compris que sa société en avait acquis une grande quantité. À mon tour, j’ai tenté d’en offrir dans mon entourage, mais sans grand succès. D’ailleurs, il m’en reste encore. » Invités à acheter - et à payer cash - autant de billets que leurs établissements comptaient de touristes, des hôteliers ont carrément décliné et n’ont consenti à intervenir qu’en tant que revendeurs. Et pour faire bonne mesure, des milliers de billets ont été « bradés » pour un prix symbolique, à la dernière minute.

Peine perdue. Le 22 juillet, à 22 heures, certaines travées du stade d’el-Menzah sont encore passablement clairsemées. Problème : la star a, dit-on, exigé la présence d’au moins 25 000 spectateurs pour consentir à chanter. Vers 22 h 30, les organisateurs doivent se résoudre à ouvrir les portes du stade aux milliers de jeunes désargentés qui attendent à l’extérieur. Ces derniers assisteront au concert sans bourse délier. À 23 heures, Mariah Carey finit par monter sur scène. Avec une heure de retard. À la fin du concert, de nombreux spectateurs ne cacheront pas leur déception. Ce couple de jeunes Allemands, par exemple : « Nous aurions mieux fait de rester à la maison et de la regarder sur DVD. Placés beaucoup trop loin de la scène, nous n’avons à peu près rien vu. Heureusement qu’il y avait les cinq écrans géants. » Pour le second concert, des centaines de spectateurs ont, semble-t-il, été conduits au stade par cars entiers.

Tous comptes faits, Allani - et la presse locale avec lui - estime que les deux concerts ont attiré au total 80 000 spectateurs. Mais sur un site Internet spécialisé, un fan belge présent à Tunis évalue à 25 000 le nombre des spectateurs lors du premier concert, estimation corroborée par de nombreux Tunisiens.

Le montant des recettes n’a pas été révélé, mais on sait que le prix des places était de 1 000 dinars (770 dollars) dans la tribune d’honneur, de 200 dinars dans les travées avoisinantes et de 40 dinars, en moyenne, ailleurs. En se basant sur ce dernier prix « populaire » et pour 80 000 spectateurs revendiqués, la recette billetterie serait donc de 3,2 millions de dinars (2,45 millions de dollars). En prenant en compte le chiffre plus réaliste de 25 000 spectateurs par concert, on arrive à 2 millions de dinars. À cela s’ajoute la manne fournie par les sponsors, dont le montant est lui aussi jalousement tenu secret. Grâce à une fuite, on a néanmoins appris qu’une entreprise privée a été sollicitée - sans succès - pour 350 000 dinars. En supposant que cinq des six sponsors officiels de l’événement aient payé en cash, on obtient la somme de 1,75 million de dinars. Au total, les recettes billetterie et sponsors oscilleraient donc entre 3,75 millions et 4,95 millions de dinars.

Le problème est que les entreprises privées n’ont, à une exception près, pas jugé utile de mettre la main à la poche. Et qu’il a fallu mettre à contribution des entreprises ou organismes publics. En l’occurrence : l’ONT, la compagnie aérienne Tunis Air, Tunisie Telecom, la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la chaîne de télévision TV7. Le seul privé à avoir donné son accord est une station de radio, Mosaïque, qui a d’ailleurs engagé des moyens considérables pour promouvoir l’événement.

Pour obtenir le soutien public, qui s’est aussi traduit par la mobilisation de 3 400 policiers, les patrons d’Intervalle Events ont finement joué. Dès le départ, ils se sont efforcés de présenter ce petit événement musical comme une opération d’intérêt général, n’hésitant pas à jouer de la fibre patriotique. Allani jure que sa principale ambition est de « promouvoir l’image de marque de [son] pays » et qu’il apprécie au plus haut point « l’intérêt stratégique accordé à la culture dans le projet social du président Zine el-Abidine Ben Ali ». Grâce au financement public, sa société était assurée, quoi qu’il arrive, de tirer financièrement son épingle du jeu.

Issam Allani a créé Intervalle Events en 1997. Mais la société reste peu connue dans le milieu et l’on ne lui connaît pas d’adresse fixe. Pendant la préparation des concerts, elle s’est fait domicilier, à titre provisoire, dans un immeuble des Berges du lac. Depuis la fin du mois dernier, son téléphone ne répond plus.

En vérité, l’idée d’organiser un megashow de Mariah Carey, en étroite collaboration avec Abdou Mansouri, l’agent parisien de la chanteuse, est son premier gros coup. Les raisons de son choix restent passablement obscures. Dans les milieux du spectacle, certains estiment qu’elles relèvent du caprice pur et simple.

Superstar dans les années 1990, Mariah Carey (36 ans) sort à peine d’une grave dépression et d’un gros passage à vide professionnel. Ses concerts tunisois étaient les premiers depuis trois ans. « En dehors de quelques cercles cosmopolites, explique une jeune femme branchée, elle n’est pas populaire en Tunisie. Il est même difficile, sinon impossible, de se procurer un CD original d’elle dans les magasins de la capitale. » En plein mois de juillet, les amateurs de ce genre de spectacle sont presque tous en vacances dans les stations balnéaires. Et l’on imagine mal un père de famille accepter d’accompagner au stade ses enfants mineurs - c’est le « cœur de cible » -, puis de poireauter sur un parking jusqu’après minuit ! Autre cible affichée : les touristes. Mais les organisateurs ont apparemment oublié que, dans leur écrasante majorité, ceux-ci ne disposent que d’un faible pouvoir d’achat et qu’ils sortent et dépensent le moins possible. Quant aux fans européens qu’Intervalle Events se promettait de faire venir par charters entiers, on les attend toujours.

Et puis, il y a le contexte politique. Présenter à Tunis une star américaine alors que les États-Unis soutiennent les meurtrières offensives israéliennes en Palestine et au Liban paraît pour le moins hasardeux. « En temps normal, j’y serais allé, explique un jeune Tunisois frais émoulu d’une université américaine. Mais là, j’ai jugé que ce ne serait pas décent. » Correspondance particulière

Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006

Exploitation médiatique du massacre de Cana

Sur cette vidéo trouvée sur You Tube, on voit comment certaines personnes instrumentalisent les morts de la guerre, une sorte de mise en scène obscène et abjecte des enfants morts...
Les médias arabes sont friants de morts, on aime voir le sang et la destruction, alors on la sert, on en fait trop. La preuve.
Ces images m'ont boulversées.

vendredi, août 11, 2006

Il y a 2 semaines : Départ vers Malte

C’est la première fois que j’écris une note à partir d’un lieu autre que ma chambre, et pour cause, c’est bien original pour le coup. Aéroport Tunis Carthage, porte d’embarquement 15 à destination de Malte, vol de 12h15… Or il est 12h40 et nous sommes encore ici.

Il parait que l’avion qui aurait dû nous emmener, ainsi que les passagers de Palerme, est tombé en panne. Les passagers de Palerme qui devaient partir à 9h ce matin viennent de partir et nous voilà bien dépourvus à attendre bêtement l’arrivée de ce même avion pour partir. Déjà que j’avais un peu peur de prendre TunInter, après le crash de l’année dernière, ce retard n’a fait qu’augmenter mes suspicions pour rapport à cette compagnie… Bon à la limite, il vaut mieux que l’avion tombe en passe sur la terre ferme qu’à 10Km d’altitude, mais enfin bon…

Un avion marocain vient de se garer juste derrière mon dos, les gens qui n’ont rien à faire, s’amassent autour de moi pour regarder le spectacle des passagers qui débarquent encore à la façon traditionnelle du bus.. Je pensais que cela faisait longtemps que l’on faisait plus comme ca. Il faut dire que ce ne sont que les vols à partir/et vers l’Europe qui passent par les moyens modernes, les arabes doivent encore passer par les bus. Bizarre quand même. Une fille aux yeux gris me regarde d’un œil étrange, c’est vrai, je ne fais que la fixer depuis quelques instants tapant sans regarder ni mon clavier, ni mon écran… La pauvre, je dois l’impressionner. On se laisse vite impressionner à 6 ans.

TunInter compagnie poubelle ? Je serais tenté de le dire si je n’avais pas un petit regain de patriotisme vis-à-vis de la compagnie nationale. En tout cas en parler ne me rend pas plus à l’aise. Nous voila donc tous en train d’attendre dans l’ennui et la fatigue de midi. Deux tunisiens, sans doute des émigrés crient au téléphone à côté de moi à propos d’une crème solaire… C’est très intéressant comme discussion… Un couple bien démuni face aux caprices de ses enfants essaye de les occuper tant bien que mal en leur changeant les idées et leur montrant des choses bien sans intérêt. Quand on s’ennuie on doit savoir amuser les autres… C’est d’ailleurs un peu ce que je fais, à moins que tu ne t’ennuie déjà cher internaute voyeur. Un couple d’amoureux est à côté, ils chuchotent. De temps à autre, la femme laisse échapper un rire franc et puissant, elle me fait sourire. Dans les hauts parleurs on appelle des gens… Des hôtesses de l’air viennent de passer, elles ont retenue mon attention. Un peu d’amusement. La discussion à côté devient chaude, on parle de culs, de seins et de tailles d’organes… Un peu de vulgarité n’a jamais fait de mal à personne. Quelques passagers sans doute trop fatigués de leurs vacances en Tunisie, dorment déjà à même les moches sièges en métal marron et puis j’écris encore. Encore une heure…

Je vais regarder un film et puis on verra.

lundi, juillet 24, 2006

Le temps qui reste

Ce film est beau, non pas parce que Melvil est sublime ou que Jeanne joue comme d'habitude un rôle tout à fait mineur mais juste et important, mais parce que le film réussit à dégager un humanisme tout à fait poignant. Romain est un garçon comme tous les autres, à priori heureux mais que la maladie et fatalité rattrappent. D'ailleurs, tous les personnages vivent dans cette détresse, ce drame de la vie. Une grand-mère qui a perdu son mari, un père qui trompe sa femme, une fille que son mari a quitté, un couple qui ne peut avoir d'enfant. Chez Ozon, tous les personnages sont mus par le drame, la tristesse. La nonchalance de Romain se transforme, au fur et à mesure que sa maladie avance, en un intérêt maladroit mais sincère vis-à-vis de son entourage. Ozon insiste sur le fait que l'on ne peut apprécier la vie que si l'on sait qu'on la quitte. Le gout des choses vient de la finitude, le bonheur s'il était infini n'aurait plus de goût. Comme un pot de Yaourt, le bonheur à une date limite de consommation, le tout est de savoir quand il pourrit pour ne pas être surpris par l'acidité. Ce bonheur, n'est pas exactement fini, il est renouvelable. Quand Romain avait pensé être heureux pour la dernière fois en faisant plaisir au couple, il se surprit lui-même sur la plage à être heureux de nouveau. La vie est une succession de bonheurs, souvent simples, parfois complexes, mais que l'homme doit savoir apprécier. Ce film est avant tout une ode au bonheur et à la vie. La lumière est belle, parfois un peu trop froide, mais cela conforte cette impression de réalisme et de véracité crue. Le destin de Romain n'est pas exceptionnel, pas de violons ni de piano pour accompagner sa destinée, juste quelques mots, le son des vagues et puis de l'amour, beaucoup d'amour.

Ce film est le drame de ces personnes et de l'ambivalence de plaisir. Le fait que le garçon soit homo n'est finalement là que pour insister sur le drame personnel de chacun, Romain considère sa condition d'homosexuel comme dramatique presque tragique. Son regard sur son passé, sa relation à son copain, son tiraillement entre le désir d'enfant et son homosexualité le fait dériver dans ses contradictions : « Je n'aime pas les enfants » tant dis qu'il les adore. « Je ne t'aime pas » tant dis qu'il adore son copain et l'aventure dans la backroom pour retrouver son image, son image souillée et vile. Le garçon de la backroom lui plait parce qu'il ressemble à son amour, son regard se fige ensuite quand il le revoit, j'ai beaucoup aimé ce regard teinté de compassion, d'amour et de dégout, un dégout de lui-même, de ce qu'il fait et ce qu'il est. Un film ce n'est pas seulement des acteurs, de la lumière et des décors. C'est aussi un monde, un univers. L'univers d'Ozon est simple dans sa complexité, il est teinté de beauté et de tragique. Les plans sont maitrisés et l'amour bien filmé sans réelle obscénité ou vulgarité.
Un bon film, que j'ai beaucoup aimé... Comme tous ceux qui ponctuent ce blog...

vendredi, juillet 21, 2006

Les horreurs Israeliennes en photos

Voici un lien vers un site tout a fait boulversant avec des images de l'horreur que subit le peuple libanais...
http://fromisraeltolebanon.info/
!! ATTENTION : Les images sont tres dures !!

Merci de le faire diffuser le plus possible surtout vers l'europe et les etats unis...

Going to Malta

Je pars à Malte dans une semaine et je voulais savoir si quelqu’un y est déjà parti et ce qu’il me conseille de faire sur place, quelles sont les choses intéressantes à faire, les lieux à visiter… ??Merci pour vos conseils !

mercredi, juillet 19, 2006

Y a-t-il une culture alternative Tunisienne ?

La question m’est venue à l’esprit en écoutant Mosaïque FM. Que fait cette chaîne ? Elle diffuse de la musique, de la musique d’un peu partout. C’est bien. Sauf que voilà, est ce la culture Tunisienne, ou ce qu’il convient mieux d’appeler, la culture à la Tunisienne (puisqu’il ne s’agit vraiment pas de traiter de notre culture nationale, mais de ce que nous, Tunisiens, acquérons de la culture comme connaissances et comme idées) ? Quel est le bagage culturel que l’on accumule dans une société où la culture se mêle au mercantilisme et où les seuls vrais repères culturels sont la télévision d’état et deux chaines privées (l’une de radio, l’autre de télévision) aussi commerciales l’une que l’autre ?
Je lance d’emblée que le tunisien est inculte, non dans le sens qu’il ne connaît rien à la chanson, au cinéma ou à l’art de manière générale, mais dans le fait qu’il ne cherche pas à voir ailleurs, à trouver l’originalité. Il n’a pas cette quête de la recherche soi, de l’autre et de la culture. Il est vrai qu’il y a une minorité qui bouge, qui fait de la musique (avec plus ou moins de succès) ou qui va au cinéma (pour différentes raisons), mais ce n’est qu’une infime minorité de la société. Rares en effet, sont les gens qui s’intéressent à autre chose qu’à la Star’Ac made in Loubnen, ou à SuperStar (je ne connais pas vraiment ce que c’est).

Chanson = Chaussure
Il est grave que le discourt culturel se mêle au discours purement people. Car les stars, ce n’est pas de la culture, c’est le marché, le commerce. Ecouter de la musique devient comme acheter une chaussure. Les chansons mercantiles ne valent pas plus qu’une paire de chaussures. Il y a des chansons bien faites comme des chaussures bien faites, des chansons à la mode et des chaussures à la mode… Je pourrais continuer à l’infini cette comparaison si facile qu’elle en devient honteuse.
C’est donc cette culture mercantile qui sévit en Tunisie, et beaucoup de personnes se prétendant cultivées ne font en réalité que suivre la mode, elles ne réfléchissent pas tellement à ce qu’elles aiment, ne se posent pas de question quant à la nature de leur adoration pour les starlettes à deux sous. C’est dommage.

Personne n’est à l’abri
Car personne n’est à l’abri aujourd’hui. Ceux qui, traditionnellement, étaient les garants d’une culture alternative, innovante et avant-gardiste se sont éteints. Je parle des étudiants et des jeunes. Car c’est bien grâce à eux que la culture avance et fait avancer les choses, mais aujourd’hui, même ceux que l’on appelle « l’élite montante » du pays se retrouvent piégés dans sa paresse intellectuelle et la débilité.
Un jour je discutais avec un ami qui suit des études de médecine de la nouvelle vague rock, et bien, il ne connaissait rien au rock, je me suis dis que ce n’est pas bien grave, on a parlé de littérature, rien non plus n’est sorti des très fonds de son cerveau, alors de politique peut être ?? Surtout pas !!

La débilisation de la société comme mode de pensée global
En fait, ce n’est pas la faute qu’aux jeunes qu’ils soient bêtes. C’est vrai qu’ils auraient du faire un effort pour être plus éveillés et cultivés, mais c’est surtout la faute à une société qui a favorisé l’émergence d’une débilité culturelle.
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C’est quoi au juste une culture alternative ?
La question peut être parfaitement légitime. Ce que j’entends par une culture alternative, c’est tout simplement une culture différente de la culture dominante. Tous ceux qui ont visité (et qui ont su visiter, parce que la plus part des tunisiens qui sortent de leurs pays s’enferment dans les boutiques) d’autres pays ont pu constater la grande diversité et l’hétérogénéité des sociétés occidentales (par exemple) qui contraste beaucoup avec l’uniformité monotone du monde arabe. Cette uniformité est sans doute du au poids de la religion castratrice dominante ou à l’héritage social assez lourd et contraignant, mais ce n’est pas une raison de se laisser alors. Il faut favoriser l’apparition de différentes formes d’expression et de créativité.

Réponses à un monde changeant où l’identification fait rage
Il est de plus en plus évident aujourd’hui que la culture est vue comme une réponse au mondialisme dévorant. Comment faire face à l’hégémonie culturelle américaine ? Peut être en mettant en valeur notre identité culturelle, en cultivant l’exception culturelle à la Tunisienne. Car la contre culture c’est aussi un acte militant avant tout. Il nait d’une conviction intime qui pousse les gens à changer un peu les choses et surtout la manière de voir le monde et d’interagir avec la création artistique. La contre culture naissant de la personne même (n’étant imposée par aucun producteur ou groupe de loisir) transmet ce que la personne a de plus original, d’unique ; et c’est là tout son intérêt !

Une culture alternative comme bouclier contre le fanatisme
En effet, bien que marginalisée, l’état et le politique de manière générale ont intérêt à favoriser l’émergence d’un nouveau monde de pensée, en éliminant le paternalisme intellectuel dont ils font souvent preuve. En laissant les gens exprimer leurs idéaux, leurs rêves, mais aussi leurs peurs et leurs angoisses, on libère leurs pensées refoulées qui auraient pu se sublimer en fanatisme. Car le fanatisme, qu’il soit religieux ou autre, n’est que l’expression d’une frustration latente, d’un désir inassouvi de changement, permettre à ceux qui en ont la capacité de sublimer cette frustration et d’exorciser les peurs sociales est d’après moi le meilleur moyen de faire face aux mouvements de contestation extrémistes. De plus la culture et l’ouverture d’esprit est le meilleur moyen de contrer la montée de plus en plus inquiétante des islamistes.

La contre culture dans ce qu’elle a de plus personnel, intime et militant est le meilleur moyen de rénover la culture tunisienne et d’actualiser le rapport du citoyen à son identité, elle est aussi le meilleur moyen e protection contre les extrémismes de tous bords.