mardi, février 15, 2011

J’aurai aimé avoir une vie d’Arctic Monkey

Certaines choses ne changent pas. Heureusement. Une vie rythmée par le travail, les trajets en train, les mêmes personnes, les mêmes paroles.

Quelle est donc cette mélancolie ? Quel est cet ennui qui nous tue, tous, veine après veine ?

L’ennui et la routine, à les supporter on fini par les oublier.

Chaque matin, le même train. 8h40. Pétante. Je retrouve mes coéquipiers de voyage. Je les connais tellement que je peux lire leurs émotions sur leurs visages. Ils me connaissent tellement que j’ai l’impression que, tous les matins, me saluent. On se connaît tellement qu’on se regarde dans les yeux. Une intimité. Non. Une promiscuité. Psychologique. La conscience d’un calvaire commun. D’une vie partagée. Une proximité de vie. Non. De l’expérience de la vie. Je ne connais ni leurs noms, ni leurs boulots. Mais. Je connais leurs goûts littéraires, leurs orientations politiques, leurs jours de congés. Je lis en eux la fatigue et la joie. Prisonniers de nos vies, on se supporte, et on s’entre-aide.

Les mêmes lieux. Les mêmes personnes. Les mêmes trajets. Les mêmes histoires.

C’est bête comment la description de l’ennui est difficile. Comme si lui créer des mots était trop dur. Non. Ce n’est pas la peine de donner des mots à cela.

Peut être est ce l’espérance de demain que nous trouvons la force qui nous empêche de périr. Lieu tristement commun.

Finalement, décrire l’ennui est ennuyant. C’est sacrément efficace !

Je ne pense pas être triste, ni monotone, vi vraiment chiant d’ailleurs. Naturellement, il y a des choses que je dis, d’autres que je ne dis pas. Quelle étrange expérience ce blog. Parler de politique(s), mais finir toujours par parler de soi même. Quel égoïsme ! What a fucking selfishness !

Ces vieilles rêveries, ces moments d’absence où le temps se tord où les formes autour de moi se dissolvent. Le son langoureux du trains se dissipant des mes oreilles. Bientôt, je ne l’entends plus. Et puis, là, la main tendue, à moitié endormi, dans la brume du matin. Une chanson des Arctic Monkeys, me berce. Ma contestation par procuration.

So do me a favor. Je n’ai pas une vie d’Arctic Monkey. Et c’est très bien ainsi.

mardi, février 08, 2011

CCM : Belle and Sebastian - Write about Love

Le CCM (Coup de Coeur Musical) de cette semaine, va en toute logique à ceux qui accompagnent mes aller-retour au travail chaque matin et chaque soir depuis quelques jours, le groupe Belle and Sebastian. Je pense leur avoir consacré une chronique il y a quelques années au moment où je les ai découvert, je persiste cette fois à l'occasion de la publication d'un nouvel album au titre fort romantique "Write about Love"
Ce nouvel opus s'inscrit dans la continuité de la tradition de leur musique simple et mélancolique. Les touches résolument folk font de cet album une petite perle qui accompagnera et lustrera vos voyage. Une très belle découverte donc à écouter et à apprécier, en silence ;-)

dimanche, février 06, 2011

Le plus grand danger pour la révolution : une myopie de l'opposition

C'est peut être le sujet le plus à la mode du moment : les contre-révolutionnaires, ou les dangers qui pèsent sur la jeune révolution tunisienne. Au risque d'étonner, voir de provoquer, je pense que le premier et le plus grave des dangers qui pèsent aujourd'hui sur la révolution est la faiblesse idéologique, structurelle et politique des forces d'oppositions elles même.

Il est indéniable que ce ne sont pas les forces politiques d'opposition en Tunisie qui ont mené la révolution ou théorisé ses revendications. La révolution était un magnifique élan du peuple, dans toute sa diversité (je reviendrai dans une prochaine note sur le sujet). Le problème primordial de cet élan est son manque de structure. Insuffisance, que les forces d'opposition essayent aujourd'hui de récupérer en se déclarant héritières légitimes du mouvement. Il y a dans cela du vrai et beaucoup de faux.
Je ne me rappele personnellement pas la moindre manifestation de la part de l'opposition lors des évènements. Qui a parlé ? Qui a dénoncé ? Personne ! Le silence le plus assourdissant. Mais soit ! Pour pardonner sa oisiveté passée, l'opposition devra faire preuve de la plus grande maturité et de la plus grande intelligence.

Il faut aujourd'hui que l'opposition aujourd'hui sorte de ses vieux réflexes d'obstruction permanente et stérile et propose un programme clair, cohérent et crédible aux Tunisiens. L'opposition doit pouvoir mettre des personnes en avant, des symboles, des portes drapeau. L'opposition tunisienne a tout à conquérir : une légitimité, une reconnaissance, un programme, une assise populaire, une crédibilité. Toutes ces lacunes ne pourront pas être comblés par des discours enflammés de dénonciation du gouvernement temporaire. L'opposition ne pourra dépasser ces problèmes que par un travail sur elle même, en allant à la rencontre des citoyens et en élaborant un programme qui réponde aux attente des Tunisiens.

Il n'est pas étonnant aujourd'hui de voir les Tunisiens faire plus confiance aux ténors du RCD pour gérer le pays qu'à des gens comme Chebbi ou Marzouki. Le temps de la contestation est fini, là est venu le temps de la construction.

Si les forces d'opposition en Tunisie n'amorcent pas rapidement leurs transformations, elles risquent de se discréditer et de rater cette exceptionnelle opportunité qui leur est offerte pour réellement influer sur le cours des choses et éviter que les erreurs du passé nous reviennent.
La plus grosse erreur que l'opposition pourrait faire aujourd'hui serait de fixer sa contestation, sa réaction sur le présent, or c'est d'une réflexion sérieuse sur le futur du pays dont on a besoin, un projet, une vision. Or la vision, c'est regarder le futur et non gesticuler à propos du présent.

vendredi, février 04, 2011

Amorcer un retour... Doucement...

Juin 2008... Le dernier message sur ce blog date depuis un bon moment déjà... L'année 2008 n'était d'ailleurs pas une année réellement active sur ce blog. 2009 et 2010 ont confirmé cette désaffection pour l'écriture bloguiste. Ainsi, l'arrêt de mort de ce blog, signé en 2007 (selon la note de l'époque), était bien réel. Mais certaines choses ne sont pas immuables. Et l'écrit, contrairement aux Hommes, peut renaître.

Des raisons de la mort...

J'avais arrêté de bloguer au moment où beaucoup commençaient. Ce fut une démarche consciente. La pression psychologique que je subissais l'époque était immense : commentaires haineux, mails de menaces, surveillance... Cela m'a fait douter, et je n'étais pas assez fort pour résister, je l'avoue
Et puis, j'ai connu d'autres horizons, j'ai connu de nouveaux amis, j'ai connu ma moitié et le désintérêt pour la chose s'est alors confirmé. Que m'apportait réellement ce blog à part une possibilité de pousser des gueulantes, parfois ? Et de me faire insulter, souvent ?
Ce fut donc la mort de ce blog.

... Aux raisons de la renaissance

Cependant, entre 2007 et 2011, que du changement, dans notre belle Tunisie ! Je décide donc, à l'aune de tous ces chambardements, de reprendre l'écriture.
Dans ce contexte délicat que connaît notre pays, je me sens dans l'obligation de parler et de m'exprimer. Je ne peux rester silencieux devant certaines absurdités qui circulent, devant l'extrémisme qui, bien que diffus, risque de bouleverser notre mode de vie et notre culture. En 3 ans, j'ai changé et ma vision sur les choses avec. Je ne suis plus le jeune fougueux et provocateur que j'étais, et c'est peut être une bonne chose. Mon écriture, mes idées s'en verront quelque peu policées, modifiées. Mais je n'ouvre pas un nouveau blog, je reste sur celui-ci, celui des début. Ce blog est une partie indissociable de mon histoire, de mon identité. Je ne renie donc pas le passé, mais bâti avec et sur lui.

Heureux, je serai de renouer avec toi, avec vous qui me lirez. Heureux je serai d'écrire. Fier, je serai de mon identité reconquise, retrouvée.