mardi, août 22, 2006

La Frise et moi

Friesland est la région de Hollande d’où je suis a moitié originaire et cette lointaine porte un nom bien évocateur qui pourrait être traduit par « terre gelée ». Il fait terriblement froid ici.
« Madame, monsieur, bonjour ! Aujourd’hui, 22 Août 2006, une belle journée estivale en perspective. On s’attend a de très agréables températures : entre 19 et 21 degrés en journée. Le soir, par contre, on notera une baisse sensible de celles-ci mais elles ne tomberont pas en dessous de 13 degrés. »
Hé ben c’est cool ce bled… Dans le sens littéral du terme.
J’ai pris la grosse voiture noire de mon grand père et me voici sur les routes de la Frise.
Arrêté par un policier, une discussion s’installe :
- Cette voiture est a vous ?
– Non
– A qui alors ?
– A mon grand père.
– Comment s’appelle t-il ?
- J. van Z.
- Et vous êtes qui ?
- Son petit fils.
- Ah bon ?
- Heuu … Oui.
- OK. Bon voyage.
- Je peux y aller ?
- Oui, au revoir

Les paysages sont beaux, comme le sont toutes les femmes et certains hommes de cette région. La platitude du pays rend le ciel grand, imposant, les nuages créent des figures immenses et l’on se sent presque dans le ciel, tellement l’horizon est bas. On vole, la tête dans les nuages… Pris dans le tourbillon des teintes infinies que prennent les cieux.
Je me suis arrêté vers un long mur, une sorte de colline, trop géométrique, trop parfaite pour être naturelle. J’ai garé la voiture, et je l’ai escaladé. Plus je montais, plus le vent devenait fort… C’était un vent maritime, puissant et odorant. Une fois en haut, j’ai senti le vent entre mes jambes, dans mes cheveux… Les écouteurs de iPOD s’envolèrent, je pris quelques photos et me revoilà descendu,
Le froid, toujours le froid, dans le pays gelé.
En bas de la colline, je décidais de prendre du repos. Le son doux des mouettes, le sifflement du vent dans les roseaux et son gargouillement dans mes oreilles participaient á la symphonie du froid auquel se joignirent le clapotis de l’eau et le torrent des écluses.
Loin devant moi, des vaches, des moutons, habitués au vent et au froid marchaient paisiblement dans le froid en quête de nourriture.
Partout autour, le paysage était vert et bleu. Des éoliennes pointaient vers le ciel de grandes hélices qui brassaient le vent et rythmaient la vie…
Ainsi est le monde ici, calme et doux… Pas de voitures, les gens sourient, les animaux sont heureux, le vent souffle et le froid glace mes os…
Ainsi va la vie, dans ce pays qui est le mien mais qui m’est étranger.

13 commentaires:

Roumi a dit…

@Sup'Co : encore une description belle, touchante, pleine de cette poésie que tu as dans ton coeur, ton âme et tes yeux. :-)

marou a dit…

Waw!! trés beau post la description est époustouflante on s'y croirais presque :)

Imperator a dit…

alors roumi on fait ami ami avec les barbares.
@nesnes moi j'ai rencontre l'année derniere un danoise se disant frisone.
je crois maintenant tu comprends c'est quoi le délit de faciés.
IK

Roumi a dit…

@imperator : les Romains et les Frisons entretenaient des liens étroits dans l'antiquité. Il suffit notamment de lire l'historien Tacite pour s'en convaincre.

Imperator a dit…

oh tacite !!! reconduction hhihihihihihi
Ik

Nasnoussa a dit…

Buter, brea en griene tsiis, wa't dat net sizze kin, is gjin oprjochte Fries. :)ik kan het zeggen en tant que mi Friezin qui se respecte ;)
Enjoy! ca me manque ...

Roumi a dit…

Traduction approximative de la première partie du commentaire précédent :
"Le beurre, le pain de seigle et le fromage frais de printemps, personne ne peut dire que ce n'est pas typiquement frison ?"

C'est une citation de Pier Gerlofs Donia ("Grutte Pier" = Pierre le Grand), un paysan frison (1480-1520) qui s'est impliqué dans la guerre civile hollandaise entre 1515 et 1519, capturant de nombreux navires, pillant diverses villes, ... Il prend même le titre de roi des Frisons.

Sa supposée épée (2,12 mètres pour 6 kilos = trop longue et trop lourde pour qu'il s'en soit jamais servi !) est conservée au musée de Leeuwarden.

Anonyme a dit…

Je voulais laisser un comment sur le blog de "Mon enfer" mais pas pu car il faut avoir un compte blogger...
Donc si possible tu le lui feras parvenir
"Salut les amis...
Bon je n'ai pas encore lu tous les textes de ce blog... je n'ai aps encore d'avis arretés sur le sujet..
La seule chose, je ne pense pas que se "cloitrer" ou s'enfermer dans un certain monde soit une bonne chose, car ceic n'accentue que l'exclusion.
Certes le Marrais c'est cool, mauis ne sortir, manger, parler, discuter...Qu'avec des gays...ne fait que diminuer votre intégration dans le monde ou vous vivez...ou il y a certes des homosexuels, mais aussi des hétéro... "

Xander a dit…

OK, message transmis chere Emna.
En l'occurence notre "Grutte Pier" faisait dire aux hollandais (donc ceux qui n'étaient pas de la frise) la fameuse phrase : "Buter, brea en griene tsiis, wa't dat net sizze kin, is gjin oprjochte Fries." pour verifier l'origine des nouveaux venus... Ceux qui n'arrivaient pas a la dire correctement n'étaient pas frisons et se faisaient couper la tête sur le champs...
Intéressant que tout cela soit venu a travers ce petit post. Un peu d'histoire, c'est toujours intéressant :-)

Imperator a dit…

ya nesnes s'il y a d'Histoire c'est que Roumi est dans les parages.
La frise originale dépasse largement l'hollande. le seul tort des frisons est noyé dans d'autres peuples.
IK

Roumi a dit…

@Imperator : eh oui mon Grand, l'historien que je suis peut s'intéresser à tout depuis le premier silex taillé jusqu'à ces dernières années. Et donc l'histoire des Frisons peut bien me passionner, qu'il s'agisse de ce que raconte Tacite à leur propos ou bien des exploits de Pierre le Grand et de son épée de géant. :-)

@Sup'Co : ben oui, tu as vu comme j'ai fait dévier la conversation vers ma discipline favorite. :-) Merci pour tes compléments d'information sur Grand Pierre.
Tu as des choses à nous dire sur les Frisons à l'époque romaine ?! :-)

Nasnoussa a dit…

@Roumi: Voici la traduction de buter, brea en griene tsiis: Beurre, pain et fromage vert, celui qui n'arrive pas a prononcer ces mots correctement, n'est pas un vrai Frison.

Roumi a dit…

@nasnoussa : merci pour la traduction ; moi je me suis inspiré d'une traduction anglaise et mon anglais n'étant pas littéraire, ça donne un résultat pas parfait surtout à la fin. :-)

Pour le fromage vert, c'est bien un fromage de printemps il me semble, lorsque l'on commence à ressortir les vaches dans les prés. Ce genre de fromage existe un peu partout en Europe et marque le passage de l'alimentation d'hiver (fourrage) à l'alimentation de printemps (l'herbe verte des prés). Pour les Pays-Bas, on parle par exemple du "gouda de mai" mais bon en fait pour tous les fromages on peut avoir ce genre de fromage "vert". Ah ouais moi j'ai jamais vraiment réussi à traire une vache bien que je sois issu d'une famille d'agriculteur... on peut pas être doué pour tout ! :-)