Certaines choses ne changent pas. Heureusement. Une vie rythmée par le travail, les trajets en train, les mêmes personnes, les mêmes paroles.
Quelle est donc cette mélancolie ? Quel est cet ennui qui nous tue, tous, veine après veine ?
L’ennui et la routine, à les supporter on fini par les oublier.
Chaque matin, le même train. 8h40. Pétante. Je retrouve mes coéquipiers de voyage. Je les connais tellement que je peux lire leurs émotions sur leurs visages. Ils me connaissent tellement que j’ai l’impression que, tous les matins, me saluent. On se connaît tellement qu’on se regarde dans les yeux. Une intimité. Non. Une promiscuité. Psychologique. La conscience d’un calvaire commun. D’une vie partagée. Une proximité de vie. Non. De l’expérience de la vie. Je ne connais ni leurs noms, ni leurs boulots. Mais. Je connais leurs goûts littéraires, leurs orientations politiques, leurs jours de congés. Je lis en eux la fatigue et la joie. Prisonniers de nos vies, on se supporte, et on s’entre-aide.
Les mêmes lieux. Les mêmes personnes. Les mêmes trajets. Les mêmes histoires.
C’est bête comment la description de l’ennui est difficile. Comme si lui créer des mots était trop dur. Non. Ce n’est pas la peine de donner des mots à cela.
Peut être est ce l’espérance de demain que nous trouvons la force qui nous empêche de périr. Lieu tristement commun.
Finalement, décrire l’ennui est ennuyant. C’est sacrément efficace !
Je ne pense pas être triste, ni monotone, vi vraiment chiant d’ailleurs. Naturellement, il y a des choses que je dis, d’autres que je ne dis pas. Quelle étrange expérience ce blog. Parler de politique(s), mais finir toujours par parler de soi même. Quel égoïsme ! What a fucking selfishness !
Ces vieilles rêveries, ces moments d’absence où le temps se tord où les formes autour de moi se dissolvent. Le son langoureux du trains se dissipant des mes oreilles. Bientôt, je ne l’entends plus. Et puis, là, la main tendue, à moitié endormi, dans la brume du matin. Une chanson des Arctic Monkeys, me berce. Ma contestation par procuration.
So do me a favor. Je n’ai pas une vie d’Arctic Monkey. Et c’est très bien ainsi.