Depuis la révolution du 14 janvier, le parti politique qui fait le plus parler de lui est Ennahdha. Il fait certes parler de lui, mais ni pour son programme politique ni ses propositions, mais pour deux raisons différentes :
- L’effet de mode qu’il génère autour de lui : ce parti s’est crée l’image d’un martyr politique en jouant la carte de la victimisation de ses années de clandestinité sous Ben Ali. C’est d’ailleurs sans doute le parti politique qui a le mieux récupéré la révolution (le fameux « roukoub 3ala thaoura »).
- La peur qu’il crée au sein de la frange progressiste et cultivée de la population qui y voit une menace de régression sur les acquis des femmes tunisiennes, un facteur de fermeture du pays et une grave régression culturelle et intellectuelle.
Si l’on peut partager certaines craintes évoquées ci-dessous, on ne peut cautionner le battage médiatique crée autour de ce parti : on voit sur Facebook toutes les vidéos de Ghannouchi qui parle de tout et de n’importe quoi, on voit les incidents que créent ses déplacements à Hammamet ou Kélibia, on voit les pros, les contres, on dissèque les interviews, les images, les idées, on s’interroge sur les dispositifs de sécurité autour du gourou Ghannouchi qui nous rappellent les ninjas de Ben Ali, on se demande d’où vient son financement, on s’exclame, on s’indigne, on supporte, on dénigre. Et on fond qu’en reste-t-il ?
Rien, à part le sentiment d’une agitation infertile et non constructive.
Arrêtons aujourd’hui d’offrir une tribune médiatique à ce parti extrémiste. Arrêtons de leur faire de la publicité gratuite.
Arrêtons de donner à ses supporters les raisons qui les pousseront aux extrêmes, eux qui les frôlent déjà.
Arrêtons de médiatiser les incidents qu’ils créent eux mêmes pour qu’on parle d’eux.
Parlons plutôt des alternatives, des visions politiques, culturelles et économiques que l’on souhaite offrir à notre pays. Soyons constructifs et laissons Ennahdha gesticuler seule. Jusque là, elle n’offre encore aucune vision claire de son programme, aucune déclaration d’intention. Ils ont eu le temps de se préparer, mais rien n’est encore clair. Même les principes de base de leur parti ne sont pas jetés, allez faire un tour sur le site internet, à part les photos de Ghannouchi, des articles sur l’Islam, il n’y a rien. Entre joutes verbales et déclaration bateau sur la défense de l’identité islamique de la Tunisie, on n’a rien vu de concret pour le moment.
Il est donc clair que le seul moyen pour combattre les extrémismes et les populismes d’Ennahdha au POCT c’est l’élaboration de programmes clairs, ambitieux et réalisables pour notre pays. Et ayons confiance dans le « peuple » qui, si les partis politiques modérés sont à la hauteur, saura choisir le parti qui lui offrira les meilleures perspectives et dans lequel il se reconnaîtra le plus.
1 commentaire:
...et arretons de prendre les gens pur des cons
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